Cela fait 50 ans que des relations diplomatiques unissent le Burkina Faso et le Saint-Siège. La mission diplomatique du Burkina Faso près le Saint-Siège a rendu grâce à Dieu lors d’une messe le samedi 17 juin 2023 en la basilique Saint-Eustache à Rome. Reconnaissance à Dieu pour ces relations inspirées par l’amour, mais aussi des prières pour la paix au Burkina Faso ont été au cœur de cette messe présidée par le cardinal Peter Turckson.
Le 14 juin 2023 a marqué le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Saint-Siège. L’ambassade du Burkina Faso près le Saint-Siège a saisi cette occasion pour rendre grâce à Dieu pour l’excellente évolution de cette coopération entre les deux États. La messe célébrée le samedi 17 juin en la fête du Cœur Immaculé de Marie s’est déroulée dans la sobriété en raison de l’insécurité qui sévit au Burkina Faso depuis plus d’une décennie.
S’inspirer de l’amour et de la foi de la Vierge Marie
La messe de ce jubilé d’or a été présidée par le cardinal Peter Turckson, chancelier de l’Académie pontificale des sciences sociales. Dans son homélie, le cardinal Turckson a invité à l’action de grâce à Dieu tout en priant pour la paix et la sécurité au Burkina Faso. Le cardinal ghanéen a exprimé son souhait que «l’amour et la foi de la Vierge Marie inspirent les actions de tous les dirigeants, politiciens et autres décideurs. Cela, afin de contribuer à la construction de la paix au Burkina Faso et dans le monde».
Outre les diplomates africains accrédités près le Saint-Siège, des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs burkinabè résidant à Rome, une délégation du Burkina Faso conduite par M. Jean Marie Karamoko Traoré, ministre délégué chargé de la Coopération régionale a assisté à cette messe.
«Des relations inspirée par l’amour»
Le représentant du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso, a salué l’excellence des relations diplomatiques entre son pays et le Siège apostolique. Selon lui, ces relations sont inspirées par «l’Amour et toutes les valeurs qui fondent les religions». En analysant les 50 premières années de ces relations diplomatiques, M. Traoré a révélé que «l’histoire du Burkina Faso est indissociable des œuvres de l’Église».
«L’Église a joué un rôle majeur dans la mise en place de ce qui a précédé l’administration au Burkina Faso. L’école catholique a contribué à la formation de l’élite burkinabèe», a-t-il expliqué. «l’Église, a confié le ministre burkinabè, continue d’être au cœur de la formation de l’Homme, dans son intégralité, à travers l’enseignement catholique, la catéchèse, et l’encadrement des jeunes et des femmes à différents niveaux».
Évoquant la situation sécuritaire préoccupante au Burkina Faso, le ministre délégué chargé de la Coopération régionale a tenu à souligner la proximité et le soutien de l’Église et du Saint-Siège envers le peuple burkinabè meurtri. «Dès les premiers instants des attaques terroristes, nous avons ressenti cette solidarité, cette compassion, et ce témoignage d’amour de la part du Saint-Siège», a-t-il affirmé. «Je suis personnellement témoin de cet accompagnement dont nous bénéficions constamment de la part de l’Église locale et du Saint Siège», a ajouté M. Traoré.
Lors de son séjour à Rome, le ministre burkinabè a rencontré Mgr Paul Richard Gallagher, le secrétaire pour les Relations avec les États et les Organisations internationales. «Nous avons passé en revue des questions concernant le Burkina Faso et j’ai pu bénéficier de ses conseils avisés dont je ferai part au président de la transition», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il a pu constater à quel point le Saint-Siège porte le peuple burkinabè dans son cœur au quotidien.
Des relations diplomatiques sacrées à l’image du Baobab
Lors de son discours à la fin de la messe, M. Régis Kévin Bakyono, ambassadeur du Burkina Faso près le Saint-Siège, a indiqué que les 50 ans de relations diplomatiques entre son pays et le Siège apostolique lui évoquaient l’image du «baobab africain», et ce pour quatre raisons :
Tout d’abord, le baobab est un arbre sacré dans plusieurs cultures en Afrique, a souligné l’ambassadeur burkinabè, qui en a conclu que «les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Saint-Siège sont également des relations sacrées». Deuxièmement, l’arbre du baobab «a un tronc massif qui lui permet de résister en cas de feux de brousse». Pour le diplomate burkinabè, «leur coopération avec l’État du Vatican est également fondée sur du solide et Dieu en est la colonne vertébrale».
Pour la troisième raison, l’ambassadeur a expliqué que cet imposant arbre a des vertus thérapeutiques. Ses fruits sont riches en sels minéraux, ses graines produisent de l’huile alimentaire. Par analogie, M. Bakyono a affirmé que «les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Vatican ont également des vertus thérapeutiques, elles nous aident à guérir les blessures de notre peuple causées par l’instabilité politique et les conflits armés». Et enfin, le diplomate a évoqué la longévité du baobab. Il existe des spécimens de plus 2000 ans. De la même manière, nos relations avec le Vatican ont encore de beaux jours devant elles, s’est-il réjoui.
Il a remercié le Saint-Siège pour son soutien indéfectible tout au long de ces 50 années, en particulier durant les moments les plus sombres de l’histoire récente du Burkina Faso. En outre, il a exprimé son espoir pour que le partenariat entre le Burkina Faso et le Vatican continue de se renforcer, et contribue à la consolidation de la paix et à l’édification d’une société juste et solidaire.
Des relations fort appréciées par les burkinabès
M. Robert Compaoré, l’actuel directeur général du protocole d’État, a également pris la parole lors de l’événement. Il a été le premier ambassadeur du Burkina Faso près le Saint-Siège, avec résidence à Rome, et a joué un rôle clé dans le dynamisme des relations entre les deux États.
M. Compaoré a affirmé que le lien entre son pays et le Saint-Siège est si fort que chaque Burkinabè, sans distinction de religion, le ressent au quotidien à travers les réalisations sociales, de santé, d’éducation et divers autres domaines qui ont un impact positif sur la vie des Burkinabè.
En conclusion, l’ancien ambassadeur a prié pour que les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Siège apostolique se renforcent et deviennent chaque jour plus belles.
Le 14 juin 1973, la Haute-Volta d’alors et le Saint-Siège ont décidé d’établir des relations diplomatiques sous le pontificat du Pape saint Paul VI. Ce parcours a vu en 2020 l’entrée en vigueur de l’accord sur le statut juridique de l’Église catholique au Burkina Faso. En substance, un tel accord souligne l’engagement du Burkina Faso à respecter la liberté religieuse et à reconnaître l’importante contribution de l’Église catholique, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé, pour le bien commun de tous les citoyens burkinabè, sans distinction d’identité religieuse ou ethnique.
Lors de la cérémonie commémorative du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Saint-Siège, le mercredi 14 juin 2023 à la nonciature apostolique à Ouagadougou, le nonce apostolique au Burkina Faso, Mgr Michael F. Crotty, a rappelé que le Pape François est très conscient de la grave crise sans précédent à laquelle le Burkina Faso est confronté. «À de nombreuses reprises, le Pape a joint sa voix à celle de ses prédécesseurs, priant pour les victimes de la violence et du terrorisme et renouvelant les appels aux dirigeants de la communauté internationale pour la paix au Burkina Faso» a-t-il affirmé.
Voici la prière pour le Burkina Faso écrite par l’archevêque de Ouagadougou, le cardinal Phillipe Ouédraogo, qui a été récitée par les fidèles au terme de la messe du 17 juin à Rome:
Dieu notre Père, ce qu’il y a de meilleur dans ta création, c’est l’Homme.
Tu l’as créé à ton image, afin qu’après le temps de sa vie terrestre, il jouisse du bonheur éternel auprès de toi.
Pour que notre Pays soit le milieu de vie où nous obtenions cet unique nécessaire qu’est la vie éternelle, nous t’adressons cette prière : accorde à notre pays le Burkina, les institutions qui lui garantissent le bien-être, la liberté et la paix : accorde-lui avant tout des autorités religieuses et civiles qui se laissent guider par l’Esprit Saint ; afin qu’elles exercent leurs charges selon la justice et dans le seul souci du bien de tous. Nous te le demandons par ton Fils, Jésus Christ notre Seigneur.
Très Sainte Vierge Marie, priez pour nous.
Notre-Dame du Burkina, protégez notre pays.
Anges gardiens du Burkina Faso, veillez sur le Burkina.
Amen.
Françoise Niamien – Cité du Vatican
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