Dans leurs messages de solidarité aux évêques du Niger, la Conférence épiscopale réunie de l’Afrique de l’Ouest et le président de la Conférence épiscopale du Burkina-Niger, Mgr Laurent Dabiré, expriment leur soutien fraternel, leur solidarité ecclésiale et leur proximité spirituelle, après le coup d’état du 26 juillet dernier. Ils assurent suivre avec inquiétude le déroulement des événements et disent «non à la solution de la force» dans ce pays, pour ne pas en faire une «seconde Lybie».
Dans un message signé par Mgr Alexis Touably Youlo, président de la Conférence épiscopale réunie de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), les évêques d’Afrique de l’Ouest expriment leur soutien à leurs confrères du Niger. Ils assurent ne pas être «indifférents aux souffrances» que traverse le pays depuis le coup d’état du 26 juillet 2023. La Cerao souligne le rôle important que ces pasteurs ont à jouer dans le maintien de la paix dans leur pays, «en commençant par le plus important, le ministère de la prière». Les évêques ouest-africains expriment ainsi leur «proximité spirituelle» et assurent de leurs prières «pour une résolution paisible et définitive de la crise actuelle».
«Non» à une intervention armée au Niger
De son côté, le président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger (CEBN) Mgr Laurent Dabiré, dit suivre «avec inquiétude et grande préoccupation… le cours des événements». Pour l’épiscopat de ces deux pays sahéliens, il est inquiétant de voir apparaître «le spectre de la guerre» dans les solutions de sortie de crise envisagées. Cela, écrit-il, fait «penser à une possible « seconde Lybie », alors même que les conséquences funestes et désastreuses de la déstabilisation de ce pays continuent à faire souffrir terriblement les populations du Sahel». La CEBN dit ne pas croire à la «solution de la force» et dit «clairement non» à une intervention armée.
Le message traduit, dans ce contexte, le «soutien fraternel» et la «solidarité ecclésiale» aux évêques du Niger. La CEBN assure de ses prières pour une paix durable et une sortie pacifique de crise au Niger et au Sahel.
Non à une solution militaire, oui à l’option diplomatique
Les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger ont annoncé le 26 juillet 2023 avoir renversé le président Mohammed Bazoum, élu en 2021. Les militaires se sont constitués
en un organe appelé Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, CNSP, avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, ancien chef de la garde présidentielle. Plusieurs pays et organisations comme l’ONU et l’Union Européenne ont condamné le coup d’Etat et exigé le retour à l’ordre constitutionnel. L’Union africaine avait exigé, trois jours après, le rétablissement sous quinze jours de «l’autorité constitutionnelle».
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décrété de sanctions financières, notamment la suspension des transactions commerciales et financières entre ses États membres et le Niger, ainsi qu’un gel des avoirs pour des militaires impliqués dans le putsch. Elle a ensuite envisagé une intervention armée en donnant un ultimatum qui a expiré lundi 7 août 2023 à minuit.
Le Burkina et le Mali, voisins du Niger; ainsi que le Guinée, gouvernés eux aussi par des militaires et également confrontés pour certains à des violences djihadistes, ont envoyé des messages de soutien au CNSP et avisé qu’une intervention armée serait «une déclaration de guerre» à leurs pays. Le président algérien Abdelmajid Tebboune a également déclaré refusé toute intervention militaire au Niger, car «c’est une menace directe pour l’Algérie». Plusieurs autres pays soutiennent l’option diplomatique pour une sortie de crise pacifique.
Vatican News
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