



Les Missionnaires d’Afrique célèbrent le bicentenaire de naissance de leur fondateur, le cardinal Lavigerie. Pour le père Stanley Lubungo, supérieur général, ce jubilé est une occasion de renouveler l’engagement à poursuivre le combat mené par le fondateur, celui contre les différentes formes d’esclavage. Cette célébration coïncidant avec le jubilé de l’espérance, des représentants des Pères blancs et Sœurs blanches ont fait le pèlerinage et franchi la porte sainte à la basilique Saint-Pierre.
Depuis le 31 octobre 2024, la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) célèbre le bicentenaire de la naissance de son fondateur, le cardinal Charles Martial Lavigerie. Né le 31 octobre 1825 à Bayonne, en France, ce prélat fonda, en 1868, la Société des Missionnaires d’Afrique et, une année plus tard, la Congrégation des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches). Deux cent ans plus tard, les membres de ces deux instituts se souviennent de ce missionnaire plein d’initiatives. Pour le père Stanley Lubungo, supérieur général des Pères blancs, célébrer le bicentenaire de naissance du cardinal Lavigerie est un temps de renaissance, de redécouverte de ce fondateur au charisme original; une opportunité pour retrouver l’enthousiasme missionnaire qu’il a communiqué à ses confrères et le zèle missionnaire qu’il a toujours enseigné. Une occasion aussi pour renouveler l’engagement à poursuivre le combat mené par le prélat fondateur, celui contre les différentes formes d’esclavage, a déclaré le père Lubungo dans un entretien accordé à Vatican News.
Les Missionnaires d’Afrique, une famille de pèlerins d’espérance
Le bicentenaire de naissance du cardinal Lavigerie coïncidant avec l’année jubilaire de toute l’Église, les supérieurs provinciaux des pères blancs ont profité de leur réunion à Rome avec le Conseil Général fin février pour faire le pèlerinage à la basilique Saint-Pierre. Ils ont marché ensemble avec les Sœurs blanches et quelques laïcs partageant le charisme des Missionnaires d’Afrique, comme une famille de pèlerins d’espérance. «Le pèlerinage est vraiment un temps de grâce qui nous est accordé par l’Église», a déclaré le père Lubungo.
Un retour à la source
Pour le supérieur général, ce bicentenaire est un moment très important, car «que c’est comme si nous allions boire à la source». Le père Lubungo a rappelé la célébration des 150 ans de fondation de leur société en 2018, qu’il différencie du jubilé actuel, centré sur «l’homme lui-même». «Ça nous donne l’occasion de le découvrir davantage, de savoir le parcours vocationnel, mais aussi son parcours missionnaire», a souligné le prêtre d’origine zambienne. C’est un temps riche où les Missionnaires d’Afrique redécouvrent les écrits de leur fondateur, les difficultés qu’il a rencontrées, ses joies, et surtout les instructions qu’il donnait à ses missionnaires. C’est un temps de redécouverte, «de renaissance, de revivre l’enthousiasme et le zèle missionnaire qu’il nous a toujours enseigné».
Poursuivre le combat du cardinal Lavigerie contre l’esclavage et différentes formes de traite
Sur demande du Pape Léon XIII, le cardinal Lavigerie lança, en 1888, une campagne pour mettre fin à l’esclavage en Afrique. Il invita beaucoup de chrétiens à s’y engager. Cette campagne antiesclavagiste menée par ce prélat «est un événement historique» qui a beaucoup marqué les Missionnaires d’Afrique et a donné une grande orientation à leurs engagements pastoraux. Partout où ils sont, ces missionnaires travaillent pour la justice et la paix, explique le supérieur général. En 2013, les pères blancs et les sœurs blanches ont commémoré les 125 ans de cette campagne et ont renouveler leur engagement à poursuivre le combat contre différentes formes de traite.
Dans leurs missions, ils donnent une plus grande importance à ce genre d’apostolat, en collaboration avec d’autres associations comme Thalitakoum. En Afrique du Nord, il y a des pères blancs qui s’occupent des migrants ou des personnes qui partent à la recherche d’une vie meilleure et qui sont exposées à des formes de traite. D’autres travaillent dans des instances de prise de décisions politiques, comme à Bruxelles ou à Washington, pour faire de la plaidoirie pour l’Afrique. Sur le continent, il y aussi des centres de formation et de conscientisation contre ce fléau qui constitue une page malheureuse de l’histoire de ce continent. Ceci est une manière d’aider le continent contre la traite ou le néo-colonialisme et, surtout, d’aider les peuples africains à prendre «conscience de tout ce qui peut les enchaîner encore», précise le père Lubungo.
L’engagement missionnaire dans des zones de conflits
Les pères blancs exercent aussi leur mission dans des zones de conflits. «Nous sommes une société missionnaire dont la pastorale consiste d’abord à être parmi les gens», en partageant les souffrances qu’ils rencontrent indique le supérieur général. Les missionnaires d’Afrique sont, par exemple, dans des paroisses au Sahel. Malheureusement, ils ont dû quitter certains endroits, parce que les populations locales se sont déplacées et ils ne pouvaient pas rester là où il n’y a personne.
Dans la situation tragique actuelle de l’Est du Congo, les pères blancs partagent les souffrances des populations à partir de leurs paroisses à Goma comme à Bukavu. Beaucoup de déplacés ont trouvé refuge dans leurs églises, leurs cours, etc. Au Soudan du Sud, ils essaient de participer à la reconstruction du pays. Leur présence dans ce pays consiste à accompagner le peuple qui cherche à sortir du cycle de violence. Certains Sud-Soudanais sont hors de leur pays, au nord de l’Ouganda. Depuis trois ans, un groupe de pères blancs et de sœurs blanches sont parmi les réfugiés pour accompagner «les gens qui sont un petit peu délaissés parce que les besoins pastoraux sont tellement immenses et que les diocèses là-bas ne pouvaient plus prendre tout en charge».
L’espérance d’un monde meilleur
En revenant sur le pèlerinage qu’ils ont fait le samedi 22 février, le père Lubungo a souligné que c’était un moment spirituel fort. «En faisant le parcours de pèlerin, en priant, nous avons vraiment vécu un temps fort qui nous met au contact avec notre foi». Le message de l’Évangile étant un message d’espérance, en voyant tous ces pèlerins qui affluent de partout dans le monde, «nous espérons un monde meilleur et moi j’ai la confiance que toutes ces prières que nous portons» traduisent le plus vif désir «qu’il y ait la paix dans le monde et ça c’est le message de la bonne nouvelle de Jésus», a conclu le supérieur général des pères blancs.
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

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