Dialogue Interreligieux

DIALOGUE INTERRELIGIEUX : LE THEOLOGIEN PIERRE DIARRA REAGIT A L’ACTUALITE SUR LA LAICITE AU MALI

Le dialogue interreligieux est si important aujourd’hui et le pape François n’arrête pas de nous inviter à nous y engager, comme il l’a fait dans la dernière encyclique sur « la fraternité et l’amitié sociale » (Fratelli tutti : tous frères), à Assise, le 3 octobre, en la fête de saint François.

Lors de l’ouverture de l’atelier des Musulmans du Mali, il ya quelques jours, le Ministre chargé des Religions et des Cultes, Mr Koné, tout en se réclamant du choix des responsables Musulmans du Mali, a parlé de République Islamique. Ceci a tout de suite fait régner la stupeur car venant d’un Ministre de l’Etat, en contradiction avec notre constitution. Face à tous ces différents commentaires et interprétations, nous vous livrons la réaction de Pierre Diarra, membre de Magnificat et Docteur en Théologie.

La laïcité semble compromise au Mali. Les raisons sont sans doute diverses, multiples. Mais savons-nous de quoi nous parlons ? Le manque de formation ? La connaissance historique ? Le manque d’ouverture aux autres ? Le respect de tous les croyants ? L’accumulation des problèmes sociaux, économiques et politiques du pays qui pousse à chercher n’importe quelles solutions et peut-être à penser que si tout le monde était musulman, les choses seraient plus simples… ? On pensera plus tard que si tout le monde avait telle tendance musulmane, les choses seraient plus simples ! Et après ?  Évidemment, pense-t-on facilement, s’il n’y avait pas de différences entre les individus, il n’y aura pas de problème. Pure imagination et début d’une dictature qui ne supporte pas la liberté de penser par soi et de dire ce qu’on pense, de croire différemment !… Et si les vrais problèmes étaient ailleurs, au-delà de la laïcité ?

La compréhension de la laïcité par exemple, qui fait peut-être peur, parce qu’on n’a pas pris la peine de chercher sa signification et surtout comment en vivre au Mali, avec ses différentes dimensions : liberté de conscience, liberté de religion, égalité devant les lois de la République, égalité des droits sans condition religieuse (principe de non-discrimination), la séparation et la neutralité entre institutions et pouvoirs au niveau des religions et des pouvoirs publics de l’État… Comment réagir ? Que faire ? Que dire ? A qui et comment, en nous basant sur quel document officiel ?…

 Avec vous je réfléchis et j’essaie d’en discuter avec Guillaume prochainement avec quelques idées sur le dialogue interreligieux. Ce dialogue suffira-t-il pour faire réfléchir des personnes qui pensent que l’islam ou l’option pour un État islamique est la bonne solution, ou peut-être la seule solution envisageable aux nombreux maux de notre pays ?

Je me joins à vous pour continuer à espérer et à prier pour notre cher pays, pour tous les Maliens et aussi pour tous les étrangers qui y vivent ; je pense notamment aux militaires, français et d’autres nationalités, venus nous aider à lutter contre l’insécurité et les terroristes.

 Bonne fête à tous et que Marie et son fils Jésus nous aident à grandir dans la paix, la fraternité et l’amour.

Pierre Diarra